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La politique par la preuve
9 septembre 2006

Encore un de Mathieu Lindon

aut_121 Ségolène Royal, femme, Par Mathieu LINDON, Libération du Samedi 9 septembre On ne se lasse pas des bonnes choses !! «On a voté Chirac, on peut bien voter Ségolène Royal», disent en gros d s électeurs de gauche n'ayant pas froid aux yeux, anticipant 2007 en e souvenant de 2002. Ce n'est pas de l'enthousiasme mais du pragmatism . C'est vrai qu'il vaut mieux gagner avec une mauvaise candidate que perd e avec un excellent comme Lionel Jospin il y a cinq ans. Et si c'est po r perdre, il est préférable que ce soit avec une mauvaise candidate dont n sera débarrassé après qu'avec un bon qui nous reste éternellement dans l s pattes. On reproche à Ségolène Royal de ne rien dire sur rien à part l s bonnes moeurs, mais aimerait-on mieux qu'elle promette de faire disparaît e la fracture sociale ? Puisque les présidents élus ne font jamais ce qu'ils o t annoncé, il y a une forme d'honnêteté à ne pas s'engager. Et puis elle a quand même dit du bien de Tony Blair et du mal de la carte scolaire. To y Blair a mauvaise presse, mais il a cependant été réélu (et plusieurs fois), e qu'aucune majorité législative française n'est parvenue à faire depuis 197 . Quand les hommes politiques emploient la langue de bois, on le le r reproche. Mais, quand ils s'en éloignent, on le leur reproche auss La gauche a voté à droite au second tour de 2002, pourquoi pas dès le premier tour en 2007 ? L'habileté suprême de Ségolène Royal est de pouvoir se présenter non comme candidate de l'UMP mais comme celle du PS. On peut être de gauche et quand même de droite lorsqu'il s'agit de faire son chemin : c'est la meilleure manière de marcher, un pas à droite, un pas à gauche... Ségolène Royal n'est pas Présidente qu'elle dépasse déjà les clivages. Elle symbolise une sorte de rupture de l'intérieur. Au lieu de voter pour Jean-Marie Le Pen, on voterait pour elle. Ce serait autant d'électeurs réintégrés dans le jeu démocratique. Mais ça fera bizarre d'avoir dit non à la Constitution européenne pour dire oui à Ségolène Royal. La seule justification d'une telle stratégie pour la gauche est que la candidate prétendue socialiste gagne. Si non seulement elle est désignée mais qu'en outre elle perd, le Parti socialiste n'aura plus qu'à se saborder (avant que ses électeurs ne s'en chargent). Et puis, comme ça n'échappe à personne, Ségolène Royal est une femme. Bravo. Une femme présidente, on comprend pourtant mal ce que ça changerait. La vie politique serait plus douce, plus maternelle ? Et, quand un Arabe sera président, il y aura plus souvent du couscous à la cantine ? Et quand ce sera un Juif, on n'arrêtera pas de nous raconter des histoires drôles ? Et quand ce sera un Noir ou un gay, il faudra faire la fête tous les soirs ? En plus, Ségolène Royal se flatte d'être une maman, mais elle en a plus le côté disciplinaire qu'affectueux. Elle est une maman qui veut être adoptée et, pourtant, on sent qu'il ne faudra pas compter sur elle pour nous faire un mot d'excuse mensonger. Elle a dit son soutien à Zinédine Zidane et son coup de tête, preuve du respect intransigeant du champion pour sa mère et sa soeur que Marco Materazzi aurait traitées (elle est contre la traite des mères et des soeurs). Espérons pour la démocratie et la paix civile que, si elle devient présidente, elle ne sera pas autant partisane d'éventuelles expéditions punitives, de représailles au nom du respect qui s'opéreraient physiquement contre tous ceux qui auraient mal parlé de la politique de l'Algérie, d'Israël ou d'elle-même.
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